Mon fils sera arménien (84m)

Il y a plus de quatre-vingts ans, un million et demi d’arménien furent massacrés par les Turcs ottomans. Depuis, le peuple arménien lutte pour la reconnaissance officielle de ce qui fut le premier génocide du 20e siècle. Questionnant de façon intime l’identité arménienne, Mon fils sera arménien de Hagop Goudsouzian, retrace le voyage initiatique de six Canadiens d’origine arménienne, sur la terre de leurs ancêtres, à la rencontre de survivants du génocide. À travers les témoignages émouvants de ces centenaires, et ceux, cocasses et touchants, des voyageurs, le cinéaste signe un film poignant sur le besoin de faire la paix avec le passé pour mieux se tourner vers l’avenir.

«En faisant ce film, je voulais dépasser cette identification arménienne à la douleur, confie Hagop Goudsouzian, pour que mon fils grandisse dans la joie et la fierté de ses origines.» Lousnak Abdalian, Gabriella Djerrahian, Martine Batani, Garo Shamlian, et Patrick Masbourian : ils sont cinq à entreprendre le voyage, chacun avec son histoire personnelle, ses espoirs et ses craintes. Pour certains d’entre eux, le premier choc, c’est la découverte d’un pays mythique qui devient réel. Un choc culturel et émotif, qui prend son ampleur dans la rencontre des survivants et leurs témoignages marqués par la douleur, la révolte et la honte, mais aussi par le besoin de transmettre la mémoire aux générations futures, avant de disparaître. Les plus jeunes voyageurs sont ceux qui ont les réactions les plus touchantes, comme Martine Batani qui, dans la silhouette d’une villageoise sans âge, retrouve celle de son arrière grand- mère; ou Patrick Masbourian qui, dans les allées enneigées d’un cimetière de village, cherche en vain le nom de sa famille sur les pierres tombales. Comme il le souligne: «Si ma génération, moi, mes sœurs, ne faisons rien, tout ça va disparaître.»

En dédiant son film à son père et à son fils, Hagop Goudsouzian a voulu tracer un trait d’union entre le passé et l’avenir, afin que l’héritage arménien ne porte plus le fardeau du silence. Lorsque le film s’achève et que le cinéaste marche dans la neige, aux côtés de son fils, on se surprend à souhaiter que les neiges qui recouvrent le mont Ararat redeviennent arméniennes. Pour un monde plus juste et pour que le fils de Hagop Goudsouzian puisse y célébrer ses origines, dans la fierté et dans la joie...

À PROPOS DU RÉALISATEUR

Arménien d’origine, Hagop Goudsouzian travaille en production cinématographique et télévisuelle depuis de nombreuses années. En collaboration avec la chaîne TV Ontario-TFO, il a produit et réalisé plusieurs séries télévisées, dont Dossiers XXX, une série scientifique documentaire s’adressant aux adolescents, ainsi que la série Un autre son de cloche, créée à l’occasion de l’Année internationale de la famille. Son intérêt pour le jeune public s’est également manifesté avec la réalisation du projet Nouvelles Nouvelles, un magazine pour enfants qui a remporté le Prix du mérite de l’Institut canadien de la télévision pour enfants, en 1991.

Parallèlement à sa carrière de réalisateur-producteur, Hagop Goudsouzian est également photographe. Son œuvre a déjà été présentée à la Bibliothèque nationale du Québec avant d’effectuer une tournée dans différentes galeries en Amérique du Nord.

Hagop Goudsouzian travaille présentement à la réalisation d’un autoportrait vidéographique, dans lequel il poursuit sa quête identitaire, thématique qui l’a aussi inspiré pour la réalisation de Mon fils sera arménien.